En mémoire de Martin Schwartz

témoin, pourvu qu’il soit muni de jumelles, par exemple. Mais d’une part, cela supposerait de s’introduire dans un logement occupé pendant les sessions de Schultz et, d’autre part, cela nécessiterait d’impliquer une personne de confiance sachant lire sur les lèvres… ce qui ne s’improvise pas. En outre, peut-être Schultz prend-il la précaution de tirer les rideaux de la pièce où il réunit son petit groupe. Mac Leod en est réduit à espérer vainement trouver le moyen de se procurer un autre document relatif à ces réunions régulières. Un compte-rendu, une note, un autre mémo. Puisqu’il est tombé sur un mémo adressé à Schultz, c’est qu’il en existe d’autres. Il doit donc réfléchir au stratagème d’y avoir accès. Ses filatures lui ont permis d’avoir une fine connaissance des habitudes de Martin Schwartz. Il sait ce que sont ses déplacements les plus réguliers, à quelles heures il rentre ou sort de chez lui, où et quand il prend ses repas, ce qu’il emporte comme porte-documents. Schwartz est un homme singulièrement solitaire. Il ne voit pour ainsi dire personne. En- dehors de ses voyages en Europe, il se déplace peu. Il passe beaucoup de temps chez lui. Pensif, les yeux dans le vague, Mac Leod s’aperçoit qu’il brûle d’envie de provoquer un entretien avec Schwartz. Il voudrait pourvoir l’interroger, l’entendre répondre à ses questions. Il faudrait qu’il trouve le moyen de le contraindre à une telle rencontre. L’acculer à une voie sans issue, au bout de laquelle il n’aurait pas d’autre choix que d’accepter un rendez-vous. 97

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