En mémoire de Martin Schwartz

Montreux, 2009, « Vous me plaisez, comme alchimiste »  Bien ! Et maintenant, allons déjeuner. Je vous invite. Antoine Rohmer s’est levé et enfile une gabardine. Lucille le regarde, séduite. Il vient de lui ouvrir un compte courant dont la clôture suivra immédiatement son départ de Suisse et de lui fournir une carte bleue. Tout cela, pour ainsi dire sans frais. Il est jeune, élégant, plutôt bel homme. Elle a faim et voilà qu’il lui annonce, enjoué, qu’il l’invite à déjeuner.  Je ne sais pas comment vous remercier, Antoine, lui dit- elle.  En me parlant de vous autour d’une bonne table, lui répond-il ; venez, il se trouve que j’en connais une tout près d’ici. Quelques minutes plus tard, ils sont attablés dans un restaurant dont le cadre est luxueux sans être tape-à-l’œil, et dont Rohmer est manifestement un habitué.  Je suis confuse de tout ce que vous faites pour moi, déclare Lucille, sitôt assise.  Il n’y a vraiment pas de quoi, lui répond-il ; alors, dites-moi tout : vous êtes venue ici pour les obsèques de votre grand- père, c’est cela ? 54

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