En mémoire de Martin Schwartz

Se tenant à l'écart le temps de lui téléphoner, elle parvient à la joindre aussitôt. L'échange est de courte durée. Lucille se réfère à leur entrevue le jour des obsèques et manifeste le désir de la voir. Evans lui donne rendez-vous à son propre hôtel pour y prendre le café, sitôt après le déjeuner. Lorsqu'elle retourne s'asseoir près d'eux, les deux hommes ont engagé une conversation sur les derniers éléments d'information que Kruger a glanés, au cours de ses rencontres avec les proches collaborateurs de son grand-père. Kruger insiste sur l'inquiétude récente de Martin Schwartz à propos de la crise financière.  Toutes ses discussions les plus récentes portaient là-dessus, leur raconte-t-il ; il prétendait que la crise de 2008 n'était qu'un hors-d'œuvre, et que le plat principal, autrement douloureux, suivrait tôt ou tard. Lucille apprend ainsi que son grand-père connaissait les courbes de l'endettement de la plupart des pays de l'OCDE, des Etats-Unis et du Japon en particulier, exponentielles depuis le début des années 80.  Il disait que l'environnement international avait été profondément remanié fin des années 70, précise Kruger ; et s'indignait que cette donnée ne soit relevée par personne...  Les accords de Kingston, observe Lucille ; c'est à cela qu'il devait faire référence : la modification des statuts du FMI, en 1976... 221

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