En mémoire de Martin Schwartz

ça va devenir assez technique. En tant que théoricien, Keynes a étayé ses analyses avec des formules mathématiques, dont l’une est une égalité à trois termes : Y = C+I. Y est le revenu, C la consommation et I l’investissement. Je vous ai déjà expliqué que l’épargne est, pour certains économistes, un comportement à part entière… c’est le cas pour Keynes, pour lequel l’investissement, I, est finalement toujours égal à l’épargne, S. Et il a démontré qu’une augmentation de I, l’investissement, augmentait nécessairement le revenu, Y, selon un coefficient multiplicateur agissant, en quelque sorte, comme un cercle vertueux. Dans cette approche, le taux d’intérêt de la monnaie permet seulement d’ajuster la préférence des acteurs pour les liquidités ou pour le capital… et peut donc faire varier l’effet multiplicateur de l’investissement. Je suis clair ?  Ne le prenez pas mal, mais… non.  Fondamentalement, Keynes a prétendu qu’un effort budgétaire d’Etat permet de relancer l’économie lorsqu’elle souffre d’une trop faible consommation. C’est cela, la relance par la demande. Il n’était d’ailleurs pas spécialement de gauche, Lucille. Disons qu’il l’était plus, ou moins de droite, que d’autres. Mais les économistes de gauche sont plutôt inscrits dans la lignée de Marx, ce qui n’est absolument pas le cas de Keynes, un pur produit de l’université et de la pensée classique britanniques. Ce qui le préoccupait, c’était le défaut de redistribution d’un système qui, selon lui, pouvait finir par faire voter de travers… il l’a 200

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