En mémoire de Martin Schwartz

Friedman. Tout en lui souriant béatement, il s'efforce de ne rien laisser paraître de ce sentiment et se convainc que le sujet n'est qu'un dérivatif, destiné à retarder l'inévitable issue et qui devrait, de surcroît, lui permettre de briller.  Keynes et Friedman, répète-t-il, doctement ; que savez- vous du monétarisme ?  Rien. J'ai juste entendu le nom. C'est un courant de pensée, n'est-ce pas ?  On peut le dire comme cela, oui. Les monétaristes sont mal nommés, en fait. Parce que ce qu’ils préconisent, c’est justement de ne pas se servir de la monnaie pour agir sur l’économie.  Racontez-moi cela…  Et le keynésianisme ? Que savez-vous du keynésianisme ?  On dit des keynésiens qu’ils sont de gauche. Ils sont pour la relance par la demande, alors que les économistes de droite sont plus favorables à la relance par l’offre. Hausse des impôts et financement de minima sociaux contre baisse des impôts et libéralisation des marchés. C’est cela ?  En gros, oui. Et si vous voulez, je vais vous expliquer les dessous de ce résumé. Mais je m'apprêtais à ce que vous me demandiez autre chose... il n'y a pas une lettre que vous deviez me faire lire ?  Si, absolument. Je l'ai là, dans mon sac. Lucille, tout en continuant de marcher, sort la lettre posthume 198

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