En mémoire de Martin Schwartz

En sortant de la cabine téléphonique, Jimmy Mac Leod jette une nouvelle fois un coup d’œil à sa montre et reprend son chemin, à vive allure, pour minimiser le retard qu’il vient de prendre sur l’emploi du temps de sa journée. Les jours suivants, tous les matins à la même heure, il se rend devant l’endroit, sur le trottoir d’en face, où le hasard l’a fait percuter ce mystérieux « Martin » qui n’a pas voulu lui donner son nom. Adossé à un arbre qui le dissimule partiellement, il y attend parfois jusqu’à vingt minutes dans l’espoir de voir réapparaître la silhouette sportive, de grande taille, du personnage au livre de Locke et au mémo intriguant. Un soir, alors qu’il vient de rentrer chez lui, il reçoit l’appel promis de Michael Kruger.  Allô, Jimmy ?  Salut, Mike. Alors ? Tu as trouvé quelque chose ?  Je crois, oui. Ton général doit être le Président de la République française, Charles de Gaule.  Le Président français ?  Ça colle. Il a pour conseiller un certain J.R., Jacques Rueff. Et le 4 février 1965, il a convoqué une conférence de presse au cours de laquelle il s’en est pris violemment à la politique économique américaine, qu’il a accusée de trahir ses alliés de Bretton Woods. Il a exigé que les Etats-Unis rétablissent l’équilibre de leur budget, celui de leur balance des paiements et qu’ils dévaluent massivement le dollar.  Rien que ça… 51

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