En mémoire de Martin Schwartz

De tout ce qu'il a appris, ce qui l'intrigue le plus est ce que lui a raconté Bermann. Lorsqu'il était objecté à Martin Schwartz qu'il devait seulement s'exprimer publiquement sur ce qu'il connaissait de ces enjeux, afin de mieux instruire les décisions qu'il convenait, selon lui, de prendre, il s'agaçait de l'incompréhension de ses interlocuteurs et leur reprochait leur naïveté. Bermann en fut particulièrement troublée. Elle tenta d'expliquer à Kruger que Schwartz leur opposait un contexte théorique, universitaire, qui aurait rendu vaine toute tentative de sa part d'intervenir, à quelque niveau que ce soit.  Je ne comprends pas... interrompt Peck, les sourcils froncés.  Moi non plus, je n'ai pas compris. Mais attends, je continue. Au cours du déjeuner, Bermann rapporta à Kruger une remarque de Martin Schwartz qui l'intrigua plus particulièrement. A peine quelques semaines avant sa mort, Schwartz leur aurait déclaré : « Il faudrait que cela vienne de quelqu'un qui n'y connaît rien. »  Quoi, « cela » ? Demande aussitôt George Peck ; qu'est-ce qui devait venir de quelqu'un qui n'y connaît rien ? Qui ne connaît rien à quoi ?  Au contenu de leurs discussions : à la politique monétaire, à l'économie en général. Quant à savoir ce qui devait venir d'un profane, j'ai compris qu'il s'agissait de ce que préconisait Schwartz, de son analyse.  C'est curieux, comme remarque... 165

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